Un sujet qui va faire réagir…. La lune.

pleine lune

Un sujet qui va faire réagir…. La lune.

Elle ne laisse pas grand monde indifférent, surtout dans l’agriculture: la lune. Quels sont ses effets? Notre analyse.

Depuis mon enfance je jardine et mon grand-père me parlait souvent de la lune. A cette époque, pour simplifier, les jardiniers semaient ou plantaient quelques jours après la pleine lune les légumes qui poussaient en terre (carottes, oignons, pommes de terre…) ou qui ne devaient pas monter à graines (légumes feuilles). Quelques jours après la nouvelle lune se semaient ou plantaient les légumes-fruits (haricots, tomates, fêves…) ou les fleurs. Parfois les résultats étaient bons, parfois moyens, quelquefois mauvais. la lune avait souvent bon dos.

Dans les années 80 se sont vulgarisés les calendriers lunaires, livrets très précis que tout jardinier a eu au moins une fois dans ses mains. Les anciens ont été complètement perdus. Qui croire? Le savoir transmis depuis des générations ou ces nouvelles approches? les résultats sont, d’après le retour de nos clients, bons, parfois moyens et quelquefois mauvais.

Nous ne voulons ni encenser ni dénigrer cette tradition de jardiner avec la lune, et chacun peut faire ses propres expériences. La plus rapide à fournir un résultat est le semis de radis. Premièrement, il faut choisir une époque propice à cette culture, mars /avril, ou septembre. Semer, d’après le calendrier lunaire, une fois en période non favorable,

puis en période complètement déconseillée (nœud lunaire) et évidemment le jour propice. Il est bien sur possible de le faire avec toutes les cultures. Observez et comparez les récoltes. Attention de préparer le sol le jour même du semis, cela est très important et semer clair.

Notre avis: La lune a certainement une influence, mais peu importante. En effet, d’autres paramètres sont bien plus importants à nos yeux, comme:

Semer ou planter à une période favorable. Si vous plantez des tomates au mois de mars, vous avez, pas la peine d’êrte devin, de grandes chances de les rater, car même si elles ne gèlent pas, la température du sol trop froide va bloquer l’activité racinaire, donc le démarrage de la plante. L’idéal serait, pour avoir ses bonnes températures dans le sol d’attendre que des semis spontanés de graines de tomates (fruits tombés de l’an passé) naissent au jardin. Quand des semis spontanés ont lieu, les graines n’attendent pas que la lune soit en position favorable, mais que les conditions de milieu soient requises, température, humidité.

Il est préférable de semer ou planter par une belle journée plutôt qu’un jour « favorable » pour la lune s’il fait une tempête de vent ou un froid polaire.

Beaucoup de plantes ont un cycle de vie déterminé ou une période précise de semis: Les salades aiment un sol frais et des températures moyennes, si vous semez ou plantez des types laitues en juillet-août il y a de fortes chances qu’elles montent à graines prématurément, la plus sensible étant la sucrine. De même, les chicorées (frisées, scaroles…) ont besoin de chaleur au moment du semis et apprécieront le frais voire un peu de froid en fin de culture. Semez-en en févier, mars ou même avril, la montée à graines sera très rapide, avant développement complet de la plante, quelle que soit la phase de la lune. Et ceci est valable pour beaucoup de cultures, persil, cardon, chou, fenouil bulbe, et bien d’autres.

Planter du plant jeune: Un plant vieux, serré en mottes ou en semis au sol très dense aura souffert. La plante (salade) sachant qu’elle risque de mourir, veut avant tout perpétuer son espèce et donc, va monter à graines prématurément, ou pour certaines plantes, pommer rapidement (chou par exemple) sans avoir pris le temps de se développer et donner une récolte miniature. D’autres encore (légumes fruits) vont fructifier alors que le plant ne s’est pas suffisamment développé, et donneront des fruits modèle réduit.

Le manque ou des irrégularités d’apport d’eau provoquent aussi des montées à graines avant l’heure,. l’excès d’eau engendre d’autres problèmes.

D’autre facteurs entrent en compte comme nourrir le sol régulièrement avec des produits ayant une action lente et durable (fumier, compost) et en n’employant pas d’engrais « coup de fouet » et d’autres peut-être moins importants comme éviter les stress aux plantes, comme d’arroser en pleine chaleur avec de l’eau froide, sulfater à la bouille bordelaise régulièrement, ou exposer ses cultures en courant d’air.

Notre manière de faire: Par respect pour la grande partie de notre clientèle partisane du calendrier lunaire, nous nous appliquons à le respecter pour les cultures qui nous le permettent, notamment les oignons et les poireaux, qui peuvent se semer facilement en phase lunaire favorable et être commercialisés sur une période étalée. Par contre, nous ne pouvons pas l’appliquer aux plants de salades sous peine d’avoir des salades à vendre uniquement une dizaine de jours par mois (à moins de vendre du vieux plant)

Ne pas semer trop dense, ou si c’est le cas, éclaircissez. Des radis semés le jour J ne fourniront que des feuilles s’ils sont trop serrés.

Pour finir, un dicton des incrédules à la lune : Paysan trop lunatier ne remplit pas le grenier.

Et un lien vers une rubrique d’Alain Baraton sur France-Inter à écouter

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