01 Mar Le cul noir de la tomate
Qu’arrive-t-il à mes tomates?
De plus en plus nos jardiniers sont confrontés à ce problème, une tâche brune bien délimitée sur la partie basse de la tomate qui noircit, de forme plus ou moins concave, appelé trivialement « cul noir ».
Est-ce une maladie? avec quoi traiter? Comment y rémédier?
Voici les questions que se posent les jardiniers quand survient ce problème.
Non, ce n’est pas une maladie ni le résultat d’une attaque parasitaire que l’on nomme par le nom savant de: blossom-end rot ou plus commun de nécrose apicale. Il s’agit d’un désordre physiologique qui s’observe dans tous les types de culture, en plein air comme en serre, notamment dans celles irriguées à la raie ou chez les jardiniers amateurs utilisant le tuyau d’arrosage.
Pourquoi?
Cette affection est liée à un manque de calcium dans la partie basse du fruit à cause d’un défaut d’absorption de cet élément par les racines ou à son transport insuffisant via la sève brute et son assimilation.
Le calcium est très peu mobile dans la plante.
Il existe plusieurs raisons à ce phénomène:
Une vraie carence en calcium, très rare, ou une gêne de l’absorption de cet élément par d’autres éléments.
Un arrosage insuffisant qui limite l’absorption du calcium.
A contrario un excès d’eau dans le sol qui va provoquer une asphyxie racinaire
Une forte transpiration.
Une croissance trop rapide des plantes et des fruits.
Un système racinaire limité soit par un sol mal préparé, une asphyxie racinaire ou des lésions dues à des bioagresseurs racinaires qui réduisent l’absorption de l’eau et du calcium.
Des irrigations insuffisantes, mal réparties dans le temps à l’origine d’une fluctuation importante de l’humidité dans le sol.
En plus de tous ces facteurs la nécrose apicale survient durant et à la suite de périodes climatiques chaudes et sèches.
Comment y rémédier?
Il faut assurer un maximum de confort aux plantes.
Il n’y a pas de recette miracle mais un ensemble de moyens et d’actions à mener bien avant la plantation:
Eviter de soumettre les plantes à un vent chaud et desséchant en plantant une haie ou en installant un brise-vent du côté du vent dominant, nord ouest.
Essayer de placer les plants de manière à ce qu’il se trouvent à l’ombre à partir de 17 ou 18 h ou au moins avec un passage à l’ombre pendant les heures les plus chaudes, de 14 à 16 h (ombre d’un grand arbre, d’un bâtiment). Ceci est de plus en plus d’actualité avec les étés que nous vivons.
Apporter de l’humus très régulièrement. Il a un rôle d’éponge en stockant l’eau que pourra puiser la plante, et pour développer le complexe argilo-humique qui stocke le calcium assimilable par la plante.
Ameublir le sol en profondeur sans le retourner pour que les plantes s’enracinent plus facilement et trouvent de l’humidité en profondeur.
PLanter en période de végétation active, lorsque le sol a une température de 12°C afin que la plante s’enracine rapidement.
Limiter les engrais chimiques qui ont une action décalcifiante.
Attention: Ce n’est pas parce qu’un sol est calcaire que ce calcium est assimilable.
Utiliser des variétés résistantes: les variétés à fruits allongés comme San Marzano, cornue des Andes, Roma sont parmi les plus sensibles. pour la cornue des Andes lui préférer Bellandine F1, beaucoup moins sensible, et encore moins si elle est greffée.
l’arrosage:
Bien arroser le trou de plantation et planter la motte dans la boue créée, recouvrir de terre pour faire écran et éviter les remontées capillaires, puis faire souffrir le plant au maximum, de telle manière à ce que les racines plongent vers l’humidité. Selon l’époque de plantation, le sol et le climat, il faudrait, à condition de surveiller ses plants, ne pas arroser entre la mise au sol et les premiers fruits de la taille d’une tomate-cerise (en général il pleut entre ces 2 périodes).
Par la suite arroser en maintenant un rythme régulier sans à-coups, le matin et si possible avec une eau tempérée.
Pailler le sol ce qui va maintenir le sol plus frais et humide, éviter la pousse d’herbes.
Opter quand c’est possible pour le goutte-à-goutte, en le plaçant assez loin des pieds de tomates, en le laissant branché pour la première fois 1 à 2 heures, voire plus (selon le débit et l’écartement des goutteurs) afin de former un joli bulbe d’humidité vers lequel les racines se dirigeront rapidement, puis arroser modérément er régulièrement par la suite pour maintenir ce bulbe.
Pourquoi ne pas essayer les hoyas? un peu chères à l’achat mais très efficaces et durables.
L’arrosage apporté en profondeur par tout moyen est également efficace et économe.
Vraies ou fausses bonnes idées?
Vous lirez dans les magazines jardin ou sur internet d’utiliser certains produits comme remède au « cul noir ».
Sans vouloir vous décourager, le lait, les coquilles d’oeufs ou d’huitres broyées ne sont d’aucun secours.
De plus un apport trop important de calcium peut bloquer l’assimilation des autres éléments nutritifs et entraîner à plus ou moins long terme le dépérissement de la plante.
Mais il n’est pas interdit de faire un essai, à condition de laisser une partie des plants sans traitement pour voir la différence.
Et bien sur de nous donner vos conclusions.
Pour notre part, nous allons essayer en 2024 un produit à base de calcium assimilable pour traiter nos Roma. Nous vous ferons part des résultats.
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